Coupe (Transect)
Coupe et plutôt transect désignent un dispositif d’observation de terrain ou la «représentation» d’un espace, le long d’un tracé linéaire et selon la dimension verticale, destiné à mettre en évidence une superposition, une succession spatiale ou des relations entre phénomènes : coupe géologique, coupe (ou transect) biogéographique.
La notion de transect, entrée tardivement dans le vocabulaire géographique français et sans doute par la biogéographie, implique donc plus que celle de coupe la dimension horizontale de l’observation. Les figurations graphiques peuvent se réduire à la représentation de la seule dimension verticale d’une superposition (géologique, pédologique…) ou bien, plus normalement pour un transect, suivre la ligne horizontale de l’espace étudié.
La « coupe » peut aussi être naturelle, donnant une vue directe sur la disposition géologique ou pédologique, dans le cas d’une carrière ou d’une tranchée de route.
Lui est souvent associé le terme « profil », qui ne représente pas la partie souterraine du dispositif (« Représentation, vue latérale, ou aspect d’une chose dont les traits, le contour, se détachent « , selon le Petit Robert )
- 1. Profil topographique, ou figure horizontale d’un «relief», ne montrant que la façon dont il se découpe sur l’horizon
- 2. Profil d’une rivière : longitudinal (dans le sens du cours d’eau) et transversal (perpendiculairement à son cours), profil d’équilibre (tel que le creusement et l’alluvionnement se compensent)
- 3. Profil urbain (Urban profile ou sky-line) : tel un profil topographique, figure horizontale constituée par la ligne des toits
- 4. Profil pédologique : représentation graphique de la superposition des horizons dans un sol
- 5. Profil pollinique : représentation figurative de la distribution des divers types de pollens dans une formation
- 6. Profil d’une population : utilisé aussi pour caractériser une population statistique.
Voir aussi :
Gradient
Etagement
Historique :
L’une des premières coupes figuratives représente l’étagement montagnard de la végétation (Giraud-Soulavie, 1784 : » Coupe verticale des montagnes vivaroises. Limites respectives des climats des plantes et mesures barométriques de leur hauteur sur le niveau de la Méditerranée ») : l’auteur distingue quatre » climats » (étages), ceux des oliviers, des vignes, des châtaigniers et un climat alpin, dont il représente les limites supérieures, sur un profil topographique assorti de la localisation symbolique des villes et villages et d’une représentation des formations végétales.
D’autres savants ont à la même époque systématisé ce type d’observations et de représentations, tel Ramond (Pyrénées et Alpes), Humboldt (Mexique et Andes, où il définit les trois étages reconnus depuis longtemps par la population : tierra caliente, templada, fria), le naturaliste Tournefort ayant auparavant reconnu l’étagement de l’Ararat et l’ayant assimilé à la succession zonale.
La tradition de la coupe géologique est légèrement postérieure. L’ensemble des figurations classiques se fixe ici au début du XIXe siècle, en gardant parfois, comme chez O. Elie de Beaumont, des éléments concrets du site.
Les premiers exemples de coupes relevant de la géographie humaine seraient dus au géographe allemand J.G. Kohl (1841), dans son livre » Der Verkehr und die Ansiedelungen der Menschen in ihrer Abhängigkeit des Gestaltung der Erdoberfläche « , où il représente par exemple un profil de ville du centre à la périphérie et un profil de l’occupation d’un versant de montagne par les villes, de son pied au sommet.