Péninsule
Terme désignant une avancée continentale dans une étendue maritime et dont la configuration générale peut être décrite comme l’inverse d’un golfe.
La masse continentale dont il est question ici s’entend au minimum à l’échelle d’une région ou d’une province Cette dimension supérieure distingue la péninsule des autres saillants terrestres que sont le cap et la presqu’île et, conduit Cyrano emporté dans sa surenchère verbale, à la placer comme superlatif ultime. Ce célèbre exemple souligne l’importance des questions de taille et de morphologie .La péninsule ibérique est massive alors que le Yucatan est recourbé, d’autres sont carrément biscornues, telle l’Europe parfois qualifiée de péninsule eurasiatique.
Selon la situation par rapport au reste du continent l’extrémité de la péninsule peut être un bout du monde (Kamtchatka) ou constituer une synapse (péninsule scandinave). La qualité de la situation péninsulaire se juge à l’aune de la puissance du centre continental auquel elle est reliée.
Dans la plupart des cas (Bretagne, Shandong, Floride) on observe un modèle général d’organisation de l’espace opposant un littoral porté par les différentes facettes de la maritimisation du monde à un intérieur rural et moins peuplé. Ce dispositif spatial fortement anisotropique tend à produire sur les côtes des coalescences urbaines à partir de noyaux portuaires ou touristiques. La prégnance de cette dichotomie peut être indurée dans les mentalités par la toponymie locale (binôme Armor/Arcoat en Bretagne). Cette configuration est le plus souvent dominé par un pôle décentré vers le centre national ou continental (Milan, Rennes, Orlando). Ce modèle général péninsulaire peut comporter des variantes telles que l’inversion des densités entre le littoral et l’intérieur dans le Shandong ou le basculement historique des développements entre les côtes nord et sud (Bretagne). Ces derniers exemples soulignent l’importance des processus temporels dans le fonctionnement du modèle péninsulaire.